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18/02/2016

Les douces violences

Que sont les douces violences ?

Ce sont des instants éphémères où le professionnel n'est plus dans la "relation à l'enfant".
Ce sont de brefs instants où l'adulte se laisse "emporter" par un jugement, un à priori, une étiquette, un geste brusque. Ces gestes, ces paroles, ces regards peuvent faire obstacles au développement de l'enfant.



L'analyse des douces violences du quotidien:


     Dans notre comportement:

Parler de l' enfant à la troisième personne, alors qu'il  est au milieu de la transmission.
Faire des transmissions essentiellement négatives.
Critiquer ouvertement un proche de la famille devant l'enfant.
Appeler l'enfant uniquement par des surnoms ne respectant pas sa véritable identité.
Juger par la dévalorisation.
Moucher l'enfant sans le prévenir.
Forcer l'enfant à faire un bisou.
Rompre des retrouvailles entre l'enfant et l'adulte qui vient chercher l'enfant.

Ce n’est pas toujours évident de se rendre compte que l’on pratique des douces violences. Un bon moyen est de se mettre à la place de l’enfant et se demander si nous aimerions subir ces remarques. 



       Lors des jeux et activités


Forcer l' enfant à faire une activité.
Presser l'enfant, lui mettre la pression pour qu’il se dépêche.
Commenter négativement les acquisitions de l'enfant.
Comparer les enfants entre eux.
Culpabiliser  l'enfant parce qu’il refuse de faire une activité.
Ne pas laisser un enfant emporter un dessin
Retirer systématiquement le doudou durant toute l'activité.

Le principe même des jeux et des activités est d’apprendre en prenant du plaisir. Si l’enfant n’est pas enclin à participer ou à faire une activité, respectez-le! Mettez-vous à son niveau, parlez-lui calmement et avec bienveillance afin d’entendre et comprendre ce qu’il ressent.

         

         Lors des repas

Forcer l'enfant à manger.
Supprimer le dessert si l'enfant ne termine pas ce qu’il a dans son assiette.
Faire du chantage.
Mettre l'enfant au lit s’il ne veut pas manger.
Empêcher l'enfant de dormir parce que c’est l’heure du repas.
Empêcher l'enfant de manger tout seul parce qu’il va se salir.
Déshabiller l'enfant pour que ses vêtements restent propre.
Critiquer la nourriture devant l''enfant que l’on forcera à terminer.
Mélanger tous les aliments dans son assiette.
Laver le visage de l'enfant avec un gant d’eau froide, sans le prévenir, par derrière.
Lui attacher la serviette autour du cou en lui baissant la tête.
Racler systématiquement la bouche de votre enfant avec la petite cuillère.
Mettre la serviette sous l'assiette de l'enfant, le rapprocher de la table, et lui tenir la main, l'empêchant ainsi de bouger (ou coller la chaise contre le mur pour que l'enfant ne bouge pas)


 Demandez-vous simplement pourquoi? Si l'enfant ne veut pas manger, c’est qu’il n’a pas faim ou qu’il n’aime pas. Mangez-vous quand vous n’avez pas faim? Cuisinez-vous des haricots verts alors que vous détestez ça?
Je vous vois déjà venir à plusieurs kilomètres: « oui mais les enfants préfèrent manger ce qu’ils aiment et délaissent les aliments bon pour la santé. Servez simplement à vos enfants des aliments bons pour la santé. Ils n’ont pas la capacité de comprendre qu’un fruit est meilleure pour la santé qu’un Kinder.        
Un enfant ne se laissera jamais mourir de faim. 


      
        Autour de la toilette




Parler entre adultes durant un change dans l’ignorance de l'enfant.
Faire des commentaires sur l’hygiène de l'enfant, sur son anatomie, sur ses petits maux.
Sentir les fesses de l'enfant en lui disant « tu pues ».
Ne pas parler à l'enfant durant le change.
Prendre l'enfant pour le changer sans le prévenir.
Dire à l'enfant qu’il est sale, qu’il pue.
Empêcher l'enfant d’aller aux toilettes.
Laisser longtemps l'enfant sur le pot, jusqu’à ce qu’il y ait quelque chose dedans.
Gronder l'enfant qui a fait caca, alors que vous venez juste de le changer.
Parler devant tout le monde d’un souci concernant votre enfant.
Rester assis en face de l'enfant, et le regarder en attendant qu'il est terminé, tout en lui répétant t'as fini?
Gronder un enfant qui vient de faire pipi dans sa culotte.

Les soins et la toilette implique le corps de l’enfant. Bien souvent sa motricité ne lui permet pas d’agir seul. Il est dépendant de l’adulte. Essayons donc de le respecter l'intimité de l'enfant au maximum.

  

         Lié au sommeil

Forcer l'enfant à dormir.
Laisser l'enfant hurler seul dans son lit à barreau.
Ne pas coucher l'enfant lorsqu’il a sommeil.
Réveiller rapidement l'enfant qui dort sans explication.
Discuter à haute voix alors que votre enfant essaie de s’endormir ou dort.
Laisser l'enfant dans son lit lorsqu’il est bien réveillé parce que vous êtes occupés.


La gestion du sommeil est certainement le moment le plus compliqué avec de jeunes enfants. Soyons bien vigilant à ne pas se cacher derrière un pseudo besoin de sommeil de l’enfant, alors que l’on veut simplement avoir un moment de tranquillité. 



Ceci n'est que quelques exemples, d'autres seront surement à rajouter...

Le but de cet article est de vous nous faire réfléchir sur ces petits comportements que nous avons au quotidien, qui nous semblent anodins mais qui peuvent mettre les enfants dans une insécurité affective. 
Le but n’est pas de culpabiliser mais plutôt de réfléchir à ce que nous pourrions améliorer.

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